A l’époque de la magnificence du château de Franchimont, le châtelain donna une grande fête pour les 18 ans de sa fille. Pour divertir toute la noblesse des environs invitée aux réjouissances, il avait fait venir jongleurs et ménestrels. Parmi eux, figurait un jeune trouvère qui chantait et jouait merveilleusement de la viole. Celui-ci à la vue de l’héroïne de la fête fut ébloui et tomba en véritable adoration.
Incapable de s’éloigner de l’objet de son admiration, il s’établit dans une petite cabane sur les hauteurs de Stockis, juste en face du château et passait de longues heures à composer des poèmes pour son idole et à les chanter en s’accompagnant de sa viole. Pour survivre, connaissant les vertus des plantes, il avait guéri pas mal de malades tant parmi les bêtes que les gens.
Mais une mauvaise nouvelle courut dans toute la région, la jeune comtesse était tombée gravement malade et les médecins restaient impuissants devant ce cas. Le comte, mis au courant des dons de l’ermite, le fit mander en son château et lui demanda de soigner sa fille. Le jeune musicien revit ainsi la jeune damoiselle, devenue bien pale et fort amaigrie. Il se retira pour aller cueillir les plantes nécessaires, en fit une tisane et revint l’administrer à la malade. Celle-ci s’endormit aussitôt et le trouvère demanda l’autorisation de rester à son chevet et de jouer doucement de la viole.
Quelques jours plus tard, la jeune fille reprit des forces et tout heureux du résultat de ses soins, le jeune ménestrel s’en retourna dans son ermitage sans vouloir accepter la moindre récompense, s’estimant suffisamment comblé en voyant son idole retrouver la santé. Le châtelain néanmoins envoya ses gens lui aménager une habitation un peu plus confortable. Le musicien s’en revint plus tard au château pour chanter et jouer de la viole à l’occasion du mariage de la jeune comtesse et devint le professeur de musique des enfants.
Il continua à vivre dans sa petite maison jusqu’à sa mort. Peu de temps après ; un jeune homme du pays, après une grave déception en amour s’en vint occuper l’ermitage. Et à Theux, pendant longtemps en parlant d’un amoureux déçu, on disait : « v’la co one ermit po Stockis ». Les ruines de ce bâtiment sont signalés à diverses reprises et cet endroit s’est appelé : « l’Ermitterie » de Stockis.