Oneux, le 02/12/2006
Le souvenir est toujours bien là.
Quatre Janvier 1997, il est 13 heures, les animateurs de l’unité scoute tiennent leur conseil d’unité au presbytère rue chaussée, il fait froid dehors et la neige recouvre encore les toits et les rues de notre commune.
Une déflagration, terrible, fait sursauter tout le monde, fait tomber la neige des toits, les pensées vont de la bombe a l’écrasement d’un avion, tous nous sortons par la rue Chinru, un silence de mort suit l’accident dont nous ne connaissons pas encore l’origine. Il pleut de la poussière grise à tel point qu’il fait plus sombre dehors. Nous nous rendons vers la place du perron et la nous découvrons la catastrophe. De la BBL il ne reste rien, son toit est sur le pont, en face les pompiers sont affairés et fouillent des débris pourquoi ? Nous saurons plus tard que malheureusement ils cherchaient deux de leurs hommes. Au début de chinru, une voiture partiellement écrasée avec deux personnes dedans, bien vite nous retombons sur nos pieds, un animateur s’active auprès des personnes de la voiture, les autres se dispersent dans les maisons touchées pour venir en aide aux habitants. La c’est une dame âgée qui est assise dans son salon le regard vide, sa main saigne car sa vitre est volée en éclats, le volet étant arraché, nous la réconfortons et après des premiers soins nous l’emmenons vers le home St Joséphine ou un PC d’urgence vient de se mettre en place. Les autres maisons touchées dans la rue sont visitées et les occupants évacués. La décision est vite prise de rester sur place et de s’activer dans les divers commerces pour un premier dégagement des débris. C’est la bijouterie, le café, la boulangerie puis le PC étant bien lancé ce fut la distribution de cafés, de petits pains aux pompiers, policiers, ouvriers communaux qui s’activaient pour le déblaiement des plus gros débris. La place fut fermée et pour ma part je me suis retrouvé près de l’hôtel de ville pour interdire l’accès aux curieux, restant même avec la brigade mobile pour indiquer qui avait le droit de passer ou non, en effet c’est policiers venant de Bruxelles interdisaient le passage à des notables de la commune. En concertation avec mes animateurs, j’ai décidé de faire venir la troupe scoute le lendemain et ces jeunes a coups de pelles ont nettoyés la neige et la glace sur tout le centre de Theux .Une alerte a encore eut lieu le samedi après midi, la place a été évacuée car du gaz se répandait encore par les égouts, une fois l’alerte passée, nous avons repris le travail.
Peur, non nous n’avons pas eu peur, choqué ? Oui mais l’activité d’aide nous a vite fait reprendre nos esprits. Solidarité c’est le mot que je retiens de ces journées, par des petits fais en vracs, tel restaurant faisait des frittes gratuites pour les personnes travaillants sur la place,
La croix rouge, la protection civile, les pompiers d’autres communes, les ouvriers communaux d’autres communes, les policiers et les mouvements de jeunesses, tout le monde s’activait sans relâche. Les obsèques des deux pompiers, la encore une journée triste, Quel drame pour ces familles, l’église était plus que pleine, la encore la demande nous a été faite pour réguler l’entée de l’église et malheureusement ordre nous a été donné de ne plus laisser renter personne . Ce n’était pas tout a fait notre rôle mais enfin… Que les pompiers et autres personnes nous en excuse, la sécurité devait être respectée dans l’église bien trop pleine. Oublier ? Non impossible d’oublier, le bruit est toujours bien présent dans nos oreilles, l’image de la commune délabrée est toujours bien la dans un petit coin de notre cerveau. Il ne faut pas oublier que deux hommes y ont laissé leur vie et quand je croise les épouses de nos deux pompiers, mes pensées vont vers eux et cette journée maudite.
En prêchant pour ma paroisse, je remercie les animateurs et les scouts de l’unité pour le travail accompli, à l’époque il n’aurait pas été bien de leurs lancer des fleurs, mais maintenant que le temps a passé et que je ne suis plus en poste, je puis le dire Chapeau les gars et merci.
Gégé ancien animateur d’unité.