Jean Lodez, un homme discret au service de la collectivité depuis plus de quarante ans !
Après de très nombreux portraits d’hommes et de femmes de notre localité, permettez-moi de vous présenter mon parrain. Lodez est un nom qui résonne dans la tête de nombreux Theutois. Ce nom de famille que certains prononcent Looodez et d’autres Lodezzz est, en fait, originaire du pays basque. Sans vouloir empiéter sur le travail de notre collaborateur Monsieur Seret, nous trouvons la trace des Lodez au début du XVIIIe siècle avec un certain Guillaume. En trois siècles, vous imaginez bien que cette famille s’est alliée avec bien d’autres noms célèbres à Theux comme les Freymann, les Cornet, les Hervé, les Bertrand, Malherbe… Jean tient son prénom de son arrière-grand-père Jean-Joseph Lodez. Comme les quatre saisons, je vous fredonnerai un air en quatre chapitres qui trace bien l’histoire de notre instituteur sportif, amoureux des chevaux et impliqué dans la politique.
Fils d’ouvrier, originaire d’une famille d’indépendants, il s’accorde volontiers à rappeler qu’on n’a rien sans travail et que le sens de l’effort est souvent synonyme de réussite.
Parlons d’abord du sportif ! Son père et son oncle étaient des mordus du foot, comme on dit, et c’est donc dans ce sport qu’il va s’investir. Il joue en équipe d’âge avant d’entrer en première à seize ans. S’il a été gardien de but, c’est davantage comme centre-avant qu’il va s’illustrer en poussant souvent les gardiens à se retourner pour aller rechercher le ballon au fond des filets. De 1958 à 1971, il joua en deuxième provinciale. Prenant de l’âge, il va d’abord se recycler comme joueur-entraîneur à La Reid et ensuite comme entraîneur à Sart. Il vivra à cette époque quelques Sart-Jalhay mémorables. Il reviendra ensuite à Theux comme entraîneur des équipes d’âge avec des figures du football comme Arthur Sacré ou Albert Mathonet. Il connaîtra aussi, comme entraîneur, le début du mini-foot dont le président était à ce moment-là Martin Custers. Avant la fusion des deux clubs de Theux et Juslenville, il assurera la direction sportive des équipes d’âge qui s’étaient fortement rapprochées.
Juin 1961 est une date importante pour lui, il obtient son diplôme d’instituteur. Frais émoulu, il entre à l’IMP de Theux à la section enseignement spécial. Ils sont deux hommes, avec Guy Deris, parmi un lot de dames dirigées par Sœur Yvonne-Marie. Pour la petite histoire, c’est aussi dans ce milieu qu’il va découvrir Ghilda qui deviendra son épouse et avec qui il aura deux enfants : Anne et Jean-Michel. En 1970, il entre à l’école libre. Son travail avec des enfants ayant des difficultés scolaires lui apportera le goût pour une pédagogie active. L’enfant doit être motivé. Il doit apprendre par lui-même. Mais, il ne doit pas perdre de vue que c’est son travail et sa volonté d’y arriver qui seront déterminants. Donner la volonté à chacun de s’accrocher, d’aller jusqu’au bout de l’effort, pourrait être sa devise. A l’école libre, il aura, quasi toute sa carrière, les cinquièmes années. Toutefois, il va exercer la fonction de directeur de 1991 à 1993 et celle de coordinateur du « 5-8 » de 1995 à 2001, date de sa retraite. Sa réflexion pédagogique prendra aussi la forme de deux ouvrages qui seront couronnés d’un prix de l’académie de Lutèce de Paris. Sa seconde médaille d’or, il la partage avec son compagnon Pierre Vilvorder. En quarante ans de carrière, il connaîtra la mise en place de la mixité (1975), mais aussi la fusion des écoles des filles et des garçons… De sa longue expérience, il est convaincu qu’il ne faut pas démolir un enfant, qu’il y a un espoir dans chacun d’eux.
Issu d’une famille qui a travaillé avec des chevaux durant des dizaines d’années, il est normal qu’il en ait gardé quelques traces. Depuis les années 70, il a quasi toujours eu un ou deux chevaux. C’est, pour lui, non seulement une passion, mais aussi un moment de détente. Sur l’ancienne île de Franchimont, il trouve un bol d’oxygène. Et puis, de temps en temps, il accueille une classe de maternelle pour initier les petits au plaisir du toucher, du regarder, de l’entendre et du sentir de ses animaux qu’il bichonne une à deux heures par jour.
La quatrième facette de Jean est politique. Depuis 1970, il n’a raté aucune élection communale. Il a siégé pour la première fois en janvier 1977 et il fut reconduit comme élu direct en janvier 1983, 1989, 1995. En avril 2000, il a prêté serment comme conseiller de CPAS. Depuis quelques mois, il a rejoint à nouveau le conseil communal. Sans aucun doute, il a vécu ses plus belles années politique de 1990 à 1994. Durant cette période, il a été échevin des travaux en remplacement d’Albert Leyens. Ce fut pour lui l’occasion de découvrir encore un peu plus sa commune. Homme de sa commune avant d’être l’homme d’un parti, il a conçu son travail d’échevin comme un service pour le bien commun.
Ce tour d’horizon pourrait aussi détailler son implication comme délégué de mutuelle, comme membre du Cercle paroissial ou comme organisateur de la St-Nicolas dans les quartiers du centre de Theux. Nous nous arrêterons là pour vous laisser en d’autres circonstances l’occasion de mieux découvrir la personnalité de Jean Lodez qui est et reste un membre actif et modeste de notre entité theutoise.
Alexandre Lodez
Pays de franchimont 683 novembre 2003