Marie-Jeanne, une incontournable à la Marotte fut une des premières et des plus assidues aux ateliers à Polleur comme élève d’André Wilkin et de Jacques Dubois , puis comme animatrice. Son rire retentissait à tous les vernissages et vite elle fermait sa boutique le samedi pour pouvoir y assister.
Nous avons déjà eu le plaisir de voir ses œuvres à la galerie et c’est avec curiosité que nous allons l’y retrouver. Elle nous avait habitués au noir et blanc tout en finesse et en mystère avec ses insectes, elle nous revient de sa Provence adoptive avec des couleurs de plus en plus affirmées et une ménagerie qui s’enrichit au gré des projets qu’elle partage avec Thierry. Nous ne la verrons sans doute pas débarquer avec son troupeau de chèvres, mais, peut-être, avec quelques fromages de sa fabrication et, en tout cas, avec une belle biquette en papier mâché. Les chats et les poupées, compagnons des humains, auront une large place dans cette cuvée-ci, mais nous retrouverons aussi des bronzes seuls ou en couple.
Bien qu’habitant à mille kilomètres, elle sait tout ce qui se passe à Theux et elle qui fut poissonnière se devait de faire deux dessins d’écrevisses. En bonne fille de Laure et Gustave, bien connus de tout bon Franchimontois, elle garde l’enracinement du terroir, le bon sens campagnard, mais elle a développé sa richesse personnelle, subtile, secrète, plus tourmentée parfois, et c’est à travers son art qu’elle nous la donne à connaître, nous entrouvrant une porte de son monde intérieur. Nous nous réjouissons de l’entendre rire ou pleurer, car c’est aussi une grande émotive et gageons que ces retrouvailles seront de bons moments d’amitié dans une galerie où on trouve toujours des êtres et des œuvres de grande qualité. C’est un petit air de Provence que Marie nous apportera, elle qui musarde à la Musardière, bercée par le chant des grillons.
Marie-Claire Mathieu.
Pays de Franchimont 703 octobre 2005