Un centenaire au pays de Franchimont.
En ce premier dimanche d’avril, les coquets salons du « Brévent » ont eu le privilège de recevoir et d’accueillir un nouveau centenaire de notre entité : Monsieur Edmond Decerf, de Fays–Polleur.
Fils d’un facteur des postes, Monsieur Decerf est, en effet, né à Spa le 2 avril 1884. Monsieur le Sénateur Bourgmestre de Theux, Jean Gillet, avec les mots simples dont il a le secret, retraça les grandes étapes de la vie de l’heureux centenaire.
Monsieur Decerf finit par connaître les tournées de Polleur, Jehanster et Cheval Blanc à fond ; n’oublions pas que tout se faisait à pied.
A 7 ans, il était parfois debout à 5 heures du matin afin de remettre la correspondance au ministre Frère Orban en villégiature à Spa. Dans les mêmes années, notre valeureux centenaire se souvient encore des visites qu’il rendit, dans l’exercice des fonctions de son père facteur, à la reine Marie-Henriette, épouse de Léopold II.
Il travailla alors dans l’industrie textile puis dans la métallurgie, chez Cockerill, dans la période florissante d’avant 1914.
Ayant tiré un « bon numéro », puisqu’en ce temps-là, le service militaire n’était pas encore obligatoire, il fut exempté du service. Il s’installa donc en 1914 dans la maison du Petit-Jonckeu (où il demeure encore aujourd’hui) pour y exercer le métier d’agriculteur. Il exerça cette profession jusqu’en 1939, année où son bétail fut victime d’une épidémie.
Il épousa, en 1929, Mademoiselle Heuze, de Verviers, qui devait malheureusement décéder six ans après le mariage.
Il travailla alors comme bûcheron, défrichant le Laboru et achevant sa vie professionnelle au service de la firme Leroy.
Monsieur Decerf jouit d’une excellente santé et attribue le secret de sa longévité au fromage de Herve et au bon sirop du Plateau… sinon à la petite goutte du « friss pèquèt de chez nous », dit-il !
C’est avec émotion que Monsieur Decerf reçut la photo dédicacée du Roi et de la Reine, ainsi que l’assiette en étain frappée aux armoiries de Theux. Après l’allocution du Bourgmestre, entouré des Echevins Messieurs Corne, Simons et Belleflamme, Monsieur Albert, président du Comité des fêtes de Pays, rendit un vibrant hommage au doyen de la communauté pollinoise et lui remit un magnifique cadeau.
Nous souhaitons, à notre nouveau centenaire, de nombreuses années encore de bonheur et nous le félicitons à notre tour très cordialement.
Pour le Pays de Franchimont : L.F.
Pays de Fanchimont n°456, Mai 1984