Michèle Gonay

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Atmosphère ! Oui, c’est bien le mot qui convient ! Une petite dame blonde, aux traits tirés par un gros rhume, ouvre sa porte. Entre vite, il fait froid, et j’ai la crève ! Nous passons d’abord par la salle de classe, qui doit tantôt être la salle de jeu, tantôt la salle des devoirs. L’écran d’un Mac me regarde froidement ! Nous entrons dans sa cuisine, des posters, des dessins d’enfants, des photos accrochées au frigo,… bref un lieu de vie et de rencontre. J’ai un peu froid, mais, très vite, une petite tasse de café me réchauffe les mains. C’est vrai que j’ai envie d’en savoir un peu plus sur cette grande sœur d’un copain d’enfance, mais comment l’aborder ?

Dans ces moments-là, il y a toujours comme une petite voix qui vous glisse à l’oreille les mots qu’il faut dire… Tout compte fait, Michèle, tu es une passionnée ? J’en avais dit trop, car, comme son père, voilà la machine à parler qui se met en route et ma main qui s’agite de gauche à droite sur ma feuille. Oh là, pas trop vite !

Le théâtre, le mot est lâché ! Depuis toute petite, c’est cela sa grande passion. Fille d’Alex, petite fille d’Henri Gonay, elle est montée sur les planches avant même de savoir marcher. D’abord regarder, ensuite écouter, jouer et enfin mettre en scène, voilà les quatre étapes de son évolution théâtrale. Pour Michèle, le théâtre lui a beaucoup apporté. C’est un lieu qui a remplacé en partie l’école, qui lui a donné de l’assurance, qui lui permet de s’exprimer. Elle est convaincue et convaincante. Elle ne compte plus les rôles qu’elle a joués ou fait jouer, ni les pièces quelle a montées.

Une partie de son temps, elle le consacre a partager son plaisir avec des jeunes de huit à dix-neuf ans. Depuis quelques années, elle a repris du service à la [Maison des Jeunes de La Reid-art405] où elle mène de front cinq ateliers théâtraux. Le but n’est pas d’en faire de futurs acteurs. Son objectif, c’est avant tout de leur donner plus d’aisance, de les aider à vaincre leur timidité… Pour elle, le théâtre c’est comme un grand projet qui nécessite toujours de se dépasser.

« Quand j’étais à l’école, je n’aimais pas spécialement lire de la littérature. Aujourd’hui, je dévore certains auteurs lorsque je me lance dans une nouvelle mise en scène. Le théâtre demande beaucoup de maîtrise tant du corps que de la voix, il donne une pleine connaissance de soi « . Comme on en parle dans Theux, Michèle est la grande coordinatrice des jeux scéniques de l’an 2000.

Au départ du texte d’Auguste Bodart, elle a réécrit avec Luc Daele un nouveau scénario. Un texte qui correspond davantage au type de théâtre qu’elle souhaite mettre en scène. Il y aura sans doute moins de comédiens, peu de décors, car, comme elle le fait remarquer, le château est à lui seul un décor. A n’en pas douter, elle nous réserve d’agréables surprises.

Une autre passion, c’est son goût pour le beau. Et cela se retrouve dans son intérieur, avec sa passion pour la décoration. Son métier de coiffeuse témoigne aussi de ce plaisir. Mais ce métier cache aussi son engouement pour la rencontre avec l’autre. Souvent dans la cuisine de ses clients, elle les voit au naturel. Elle est une confidente, une oreille attentive. Elle y trouve peut-être aussi l’inspiration pour ses mises en scène.

Nous en connaissons un peu plus de Michèle Gonay; les jeux scéniques seront sans doute une occasion de plus de la découvrir au travers de sa passion. Alors rendez-vous les 18-19-20 et 25-26-27 août 2000 dans le cadre exceptionnel des ruines de Franchimont.

Alexandre Lodez

Pays de Franchimont 643 mars 2000

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