LE PERRON DE THEUX
La concession d’un perron à Theux date de l’an 1456. Elle fut faite, non par l’assentiment des Trois-Etats (Clergé, Noblesse et le Thiers Etat (c’est-à-dire Peuple)) mais uniquement par les Bourgmestres de Liége, alors capitale de la principauté liégeoise.
Le perron était l’emblème le symbole des libertés communales ; mais comme son érection à Theux n’avait pas été concédée par les Trois Ordres ci-dessus, notre cité theutoise n’avait pas le droit d’obtenir que ses bourgmestres fissent partie du troisième ordre !… La concession n’était qu’honorifique, comme ce fut le cas pour les communes de Jalhay, de Sart, de Spa et de Verviers. Cette dernière ville n’obtint ce droit que plus tard, lorsqu’elle fut érigée au rang des « Bonnes villes », c’est-à-dire dans le courant du XVIIe siècle.
Cependant les habitants de Theux furent censés membres de la Cité de Liége et conséquemment affranchis et privilégiés, comme les bourgeois de la capitale, du moins pour ce qui concernait leurs marchandises, denrées etc. Les bourgeois prêtaient le serment que les marchandises, qu’ils conduisaient et amenaient leur appartenaient et qu’aucun bourgeois n’y avait part.
A cette époque (1456) Louis de Bourbon venait d’être élu Prince-Evêque de Liége. Il ne tarda pas d’être en brouille avec les deux bourgmestres de Liège. C’est par vengeance, que ces derniers immatriculèrent aux Bonnes Villes (du moins honorifiquement), le bourg de Theux, car leur décision prise par eux SEULS n’était pas bien légitime !…
Theux vit son perron anéanti en 1468, lors de l’invasion du Pays de Franchimont par les soldats du Téméraire, venu, à la tête d’une armée, peur punir les Franchimontois de leur tentative contre sa vie, au mont Sainte-Walburge à Liége le 29 octobre 1468.
Il accomplit sa vengeance en saccageant et en incendiant les villages du pays, dont les habitants s’étaient réfugiés dans les forêts, mais il respecta le château-fort de Franchimont (qui appartenait au Prince-Evéque) ainsi que les églises.
Un nouveau perron remplaça celui de 1456, réduit en morceaux qu’on peut voir dans la cour du palais à Liége.
Il fut remplacé par celui qui s’élève aujourd’hui sur la grand- place de Theux.
A Theux, comme à Liége, existait la coutume des « Cris au Perron » c’est-à-dire d’ « Appels et semonces » faits aux coupables inconnus d’avoir à se dénoncer par devant la « Cour de Justice » locale…
De même, la publication des lois se faisait sur les degrés du Perron, ainsi que la convocation des habitants à assister aux Plaids généraux le 6 janvier.
Par un arrêté royal en date du 29 août 1842, la commune de Theux s’est vu octroyé la faveur d’avoir un blason coupé de Franchimont et de Liége c’est-à-dire au 1er d’argent à trois lionceaux couronnés de sinople… en pointe : de gueules, au perron d’or, accompagné des lettres L G du même ! Notons que ces lettres signifient : Libertés du peuple, symbolisées par le perron.
Le vieux Theutois G. B.
LE PERRON DE THEUX
Correction à l’article paru dans le numéro de Juin.
Le premier perron date de 1456. Il fut détruit par l’armée de Charles-le-Téméraire à la fin de l’année 1468.
Plus tard il fut remplacé par un autre qui fut renversé et brisé par un ouragan… Ses morceaux se trouvent en la Cour du Palais à Liége.
Le perron que nous voyons maintenant date de l’an 1768 et fut érigé sous le règne du Prince-Evêque de Liége Charles-Nicolas d’Oultremont, dont on remarque le blason martelé par les révolutionnaires de la fin du XVIIIe siècle.
G. B.
Juillet 1947