Le village de Polleur remonterait au XI ou XIIe siècle. Son nom vient de celui de la rivière « Poleda », devenue Hoëgne, « Pol » signifiant « marais ».
A voir et à savoir…
Au centre du très ancien village de Polleur s’élève l’église, dont l’origine remonte à 1450, et son clocher tordu volontairement. L’église située au centre du village, est entourée au sud et à l’est par l’ancien cimetière. Cet édifice en moellons de grès et calcaire est déjà mentionné au XIIe siècle comme chapelle dédiée à Notre Dame et à Saint Jacques. De style gothique, elle aurait été construite sur les ruines d’un ancien temple, des restes ayant été trouvés suite à des fouilles vers 1900. La tour se trouve par ailleurs dans l’axe d’une ancienne chapelle datant du IVe siècle et dédiée à Saint Materne, apôtre qui évangélisait toute la région.
Sur cette place, appelée « Place Victor Bouillenne » se trouve une maison remarquable par son aspect architectural ; à l’angle du Vieux Thier se trouve une maison dont la façade principale est en briques et le pignon en moellons. La façade vers la place possède un rez-de-chaussée et un étage ; elle est composée de cinq travées de même largeur. La composition est symétrique. Le soubassement est en maçonnerie de moellons de grès appareillés. Les travées sont relativement larges. Les baies ont des jambages monolithes ; leur linteau, cintré dans le bas et rectiligne au-dessus, est pourvu d’une clé dépassant dans le haut. La corniche est en bois et la toiture couverte de tuiles à deux longs pans et une croupe.
Sur cette place toujours, accolée au mur-pignon sud de l’ancienne maison communale, se dresse une ancienne pompe à eau en calcaire datée de 1857, avec une terminaison en forme de vase. Autrefois, elle trônait au centre de cette place.
Enjambant la Hoëgne le vieux Pont se caractérise par son tablier en léger dos d’âne et ses solides parapets surmontés d’un côté par le Christ, et de l’autre, par une Vierge. C’est le théâtre d’une coutume folklorique « La cour du Coucou », qui se rattache à la légende de la bête de Staneux.
Sur la route principale de Polleur: le théâtre « L’Autre Rive ». Cette salle de spectacle était à l’origine une habitation privée en moellons de grès et calcaire de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Transformée en petit théâtre depuis le début du XXe siècle, elle a été laissée à l’abandon pendant plusieurs années avant d’être à nouveau une salle de spectacle en 2002.
Sur la route nationale, reliant Jehanster à Tiège se trouve la statue du Congrès de Polleur qui commémore la réunion tenue par des délégués des divers bans de la région, ouverte en 1789 afin de rétablir les libertés et franchises du pays de Franchimont. Après plusieurs jours de réunions, le congrès a adopté le texte d’une « Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen », s’inspirant de la déclaration proclamée à l’assemblée nationale française peu de temps auparavant et ponctuée d’accents locaux. Le Congrès de Polleur jouera ainsi un rôle non négligeable dans la révolution liégeoise. Ce monument aux Droits et aux Libertés a été érigé en 1989 à l’occasion du 200ème anniversaire dudit Congrès de Polleur.
Dans le hameau D’Ewéréville (. Ewèréville signifie « village égaré » ; il était en effet un des quatre hameaux de Jehanster, le plus éloigné.) situé de l’autre côté de la nationale, il s’agit de la République libre du Moulin. En effet, il existait autrefois en retrait de ce hameau un moulin à l’origine « banal ». « Banal » vient du mot ban et désignait dans l’ancien droit féodal un bien soumis à une redevance au seigneur, tout en étant, pour le manant, d’un usage public et obligatoire. Aux XIIe et XIIIe siècles, presque tous les moulins étaient aux mains des seigneurs laïques ou ecclésiastiques. Seuls les seigneurs possédaient les moyens de faire construire un moulin capable de servir à toute une population ; en conséquence, ils imposaient à leurs sujets l’obligation d’user de ces moulins moyennant une taxe payable en nature. Ultérieurement, ils devinrent propriété héréditaire. Le propriétaire touchait une redevance sur chaque mouture mais devait payer une rente au seigneur. Les meules du moulin de Polleur ont tourné pendant plus d’un demi millénaire, jusqu’en 1961.
Sur la place de ce hameau se dresse une croix, avec un christ, datant de 1889.
Au haut du Thier de Polleur, la Ferme Lemaire : une ancienne ferme fortifiée en quadrilatère occupée au 17ème siècle par la famille de Thier, partiellement reconstruite après l’incendie qui ravagea Polleur en 1676. A remarquer la curieuse porte sous une baie d’imposte ovale et une entrée de cave précédée d’un escalier couvert d’un édicule en moellons.
Le hameau de Neufmarteau nous rappelle le passé lié à l’activité métallurgique des communes de Jalhay et Theux. En effet des forges florissaient un peu partout le long de la Hoëgne.