Qui aurait prédit qu’André Andries, né à Kinshasa le 15 octobre 1930 d’un père d’origine brugeoise et d’une mère d’origine russe, qui a effectué ses études en droit à Louvain et est allé partager ses connaissances dans de nombreux pays aussi bien à l’est que dans le sud, allait élire domicile chez nous, à Vertbuisson ?
Mais connaissez-vous seulement André Andries ? Certains d’entre nous l’ont probablement croisé dans les rues de Theux->rub76] ou de [La Reid. D’autres l’ont peut-être rencontré au Congrès de Polleur-bis en 1989 où il a présenté une étude comparative entre les droits de l’homme et le droit humanitaire.
André Andries avait l’intention de se lancer dans la magistrature coloniale après ses études universitaires en droit. Seulement, avant la fin de son service militaire dans la force navale, une place lui a été proposée à l’auditorat militaire. Devenu ensuite magistrat, André Andries a découvert et s’est investi dans le droit de la guerre. Depuis, cette matière est devenue une de ses principales préoccupations. Il est d’ailleurs à l’origine de la constitution d’un groupe d’experts qui a rédigé en 1981 l’avant-projet de loi contre les crimes de guerre. Loi qui fut votée en 1993. En plus des articles, conférences, séminaires ou cours ayant pour objet le droit international humanitaire, sa prise de position quant à la légalité de l’utilisation de missiles à têtes nucléaires implantés en Belgique, fera beaucoup parler d’André Andries. Bien qu’il ait mis fin à sa carrière en 1995, comme premier avocat général près la Cour militaire, André Andries reste très concerné par tout ce qui touche au droit international humanitaire. De plus, il s’est découvert une nouvelle passion pour l’histoire de Vertbuisson et de ses alentours (la Fagne Maron, le château du Haut-Marais, le cimetière de Desnié…). Ses recherches et l’acquisition de documentation sur l’histoire locale le conduisent, peut-être, à répondre à son désir de trouver des racines. L’intérêt d’André Andries va bien au-delà du regroupement d’archives. En effet, il tient à partager ses connaissances et ses découvertes (par des conférences ou des articles) avec comme objectif, notamment, de perpétuer la mémoire des Anciens. C’est pourquoi notre ami se questionne déjà sur le sort qui sera réservé aux trésors conservés chez lui.
Audrey Vermylen.
Pays de Franchimont 668 juin 2002