Cela fait longtemps qu’Eric Marnette, un p’tit gars de chez nous, joue avec les » go-karts « , mais pas à pédales. Il a à son actif plusieurs participations aux 24 h de Francorchamps Karting, aux 24 h de Bruxelles et de Soissons,…
Toutes ces courses, se déroulant avec un minimum de 6 pilotes se relayant toutes les heures, sont dures mais réalisables et deviennent une routine pour notre homme. Depuis un certain temps, l’envie de battre le record du monde d’endurance en kart lui » trotte » dans la tête. Un Français a son nom dans Ime GuinessBook des records avec 21 heures passées en solitaire derrière le volant d’un kart. C’est décidé, notre Theutois met son rêve à exécution et décide de battre ce record mais pas en roulant 21h30ou 21h40. Il veut avoir une vraie longueur d’avance et en vaillant Franchimontois qu’il est, il fixera la barre à 24 heures. C’est ainsi que ce mercredi 18 juin, il se présente sur la piste de karting de Francorchamps. Tout est prêt mais le règlement est strict, l’épreuve doit se dérouler en la présence de 3 personnes assermentées pour attester l’heure du départ, d’arrivée et signifier sur un registre tous les arrêts quels qu’ils soient. Trois gendarmes et policiers theutois feront l’affaire et c’est ainsi que Jean-Pierre, Christophe Duyckaerts et Michel Wéry sont au poste. Autre point du règlement : 5 minutes d’arrêt sont autorisées par heures parcourue pour les ravitaillements, satisfaire de petits besoins ou autres problèmes techniques. 8h40, ça y est, le départ est lancé et l’objectif de 24 heures est bien présent dans la tête de chacun. Vers 12H30, premier arrêt de 19 minutes (4×5 minutes = 20 minutes autorisées) pour un repas complet ainsi qu’une séance de massage et relaxation. A 20h30, alors que la journée s’est bien déroulée avec un temps sec et de courtes haltes entre 20 et 30 secondes pour boire, Eric commence à marquer le coup, il a dur de s’extraire hors du kart et ses doigts commencent à se raidir. Maintenant, il commence à faire noir. La piste est éclairée mais certaines parties sont fort sombres et le ciel dégagé favorise une fraîcheur relativement marquée. Tout cela cumulé à la fatigue donne une tout autre dimension à l’exploit. C’est l’heure où la présence d’autres karts sur la piste devient primordiale pour rompre la monotonie et jouer un peu avec Eric sans prendre de risque de sorties. Eric Marnette est proche de l’abandon, il est groggy, déshydraté et a cassé la cadence. Plus que jamais, à ce moment, les pilotes venus pour la nuit dont 3 jeunes de moins de 14 ans vont se relayer et rouler un maximum pour le tirer telles des locomotives. A 5h39 du matin, on lui présente un panneau » 1 minute « . Il ne reste en effet plus qu’une minute pour battre le record du monde. Son record doit encore durer trois heures. Huit heures du matin, on est proche du but et 40 minutes plus tard, sous les applaudissements de toute l’équipe, il franchit une dernière fois la ligne d’arrivée et a réussi son pari. Bravo
B. Robinet
Pays de Franchimont 614 juillet 1997