Juslenville et son quartier ouest du village, en aval de Theux : « Ad’là l’êwe ». Traduction française : « Au-delà de l’eau ».
A voir et à savoir…
– Rue Charles Rittwéger de Juslenville. Savez-vous que Charles Rittwéger, né à Verviers en 1827, a créé la paroisse, l’église et le presbytère de Juslenville. Cette rue connut une prospérité commerçante au début du XXe siècle où épiceries, boulangeries, boucheries, menuiseries, magasins textiles, modistes, etc. se côtoyaient. La façade du n°91 est d’un grand intérêt architectural. Elle date du début du XVIIe siècle ; elle est à colombages, avec le premier étage en encorbellement maintenu par des solives en bois.
-Au n° 91 de la rue Charles Rittweger, une façade très ancienne du 16ème ou du 17ème, en colombage enduits et son étage en encorbellement maintenu par des solives est appellée la maison espagnole.
– Le monument du Sacré-Cœur. L’abbé Henrard note dans le registre paroissial de Juslenville « Au début de l’année 1945, promesse est faite d’ériger une statue du Sacré-Cœur. » car malgré le passage de nombreuses bombes lancées d’Allemagne vers Liège, Juslenville fut épargnée. En 1946, un projet de monument est établi pour l’ériger en face de la rue des Ruettes et l’inauguration a lieu en 1948.
– La Chapelle Fyon perchée sur un rocher dominant la voie ferrée, elle a été construite en 1821 dans un style néo-gothique pour M. Fyon, le châtelain de Juslenville. En effet, au XIXe siècle, tout le territoire compris entre Forges-Thiry et l’entrée de Juslenville lui appartenait et comprenait un château et des dépendances. Cette chapelle, en moellons calcaires, n’a rien conservé de son mobilier ni de ses verrières dont certains éléments auraient fait partie des vitraux provenant des chapelles latérales de la cathédrale Saint Lambert de Liège. Elle est devenue un bien au patrimoine wallon.
Par ailleurs, à proximité, dans un champ, l’Institut archéologique liégeois a fait pratiquer des fouilles de 1868 à 1874. On y découvrit les restes d’un temple dédié à Jupiter, Junon et Minerve ainsi qu’un cimetière belgo-romain remontant à l’époque du Haut-Empire entre l’an 70 et l’an 80. On trouva une centaine de dalles de tombes, faites en psammite de Rainonfosse et de Chawieumont, des statues, toutes sortes d’objets en bronze et des poteries
-La Chapelle Gohy : petit oratoire rectangulaire, en moellons calcaires, date de 1703. Cette chapelle votive a été construite par Bertrand Gohy et Anne-Jean François comme le précise l’inscription gravée sur le linteau en pierre de la porte d’entrée. La bâtière de tuiles repose sur deux importants corbeaux.
– Au delà de l’eau la statue du facteur(due au sculpteur Christain Duckers) près de la fontaine-lavoir « Al pièrire » dont l’eau est calcaireuse et jusqu’à preuve du contraire potable. Cette source a une température supérieure à l’air extérieur, même en période hivernale ; ce lavoir était utilisé par toutes les ménagères du quartier pour le rinçage de leur linge après un lessivage à la brosse sur une planche.
– Voir aussi : La légende des Sottais et la légende de la chèvre rouge.
Origines de Juslenville
Il n’y a pas 200 ans, Juslenville ne comptait qu’un noyau d’habitations groupées à l’endroit dénommé actuellement « Juslenville – Petite ». Il existait bien deux ou trois habitations à l’endroit dit : « è coff' » ainsi qu’à proximité de l’école actuelle mais le berceau de toute l’agglomération, celui qui fut le premier Juslenville était situé « a d’là l’inwe ».
L’origine de ce berceau remonte au premier siècle de notre ère. Les Romains s’y installèrent dès que la région fut pacifiée après la conquête de la Gaule par Jules César.
Il ne nous est pas possible d’apporter d’autres précisions que celles obtenues lors des fouilles effectuées de 1868 à 1874 dans l’ancien cimetière romain. On a estimé que ce cimetière remontait à l’Epoque du Haut Empire, soit vers l’an 70 ou 80. On y a trouvé de nombreuses armes, armures, bagues, vases, etc.. Ces preuves ont été reconnues suffisantes pour justifier la présence d’une colonie Romaine dans les environs.
Ce sont les Romains qui ont donné aux endroits habités les noms se terminant par mont, ville ou val; les Germains ou Francs ont employés les terminaisons heim, berg ou thal.
On appelait « villa » les habitations groupées à proximité de celle du propriétaire de l’exploitation. Ce propriétaire, qui avait probablement élu domicile, route de Pouillou-Fourneau (où on a d’ailleurs retrouvé des traces d’habitation romaine) se nommait vraisemblablement Julien qui s’écrivait anciennement Julin ou Juslin. Ne dit-on pas en wallon « Juslin Veye »?
L’origine romaine est indiscutable, ce fut en effet une centaine d’années après la mort d’Ambiorix (ou plutôt après sa disparition) que des colons exploitèrent notre sous-sol soit donc vers l’an 50 de l’ère chrétienne.
La population de Juslenville était certainement à cette époque, plus importante que celle de Theux puisqu’elle disposait d’un Etablissement de Bains au centre des sources thermales.
pdf, auteur : L.D.H