L’élise et le presbytère de Juslenville
L’église de Juslenville a été bâtie en 1888 d’après les plans de l’architecte liégeois Edmond Jamar, et grâce à générosité de feu Charles Rittwéger.
Elle est construite en moellons du pays, de moyen appareil (style gothique primaire).
La tour est solidement plantée en tête de l’édifice. EIIe est percée, dans sa façade occidentale, d’une porte, qui entourée d’un cadre ogival en pierre, avec tympan formant linteau. Cette ouverture est surmontée de deux fenêtres géminées surélevées éclairant le jubé, qui dépassent un fort cordon en pierre en talus et s’abritent sous une retrousse. Un cordon supérieur reçoit les fenêtres des abatson. La flèche, établie en batière, est couronnée d’un épi assez ouvragé, terminé par une croix et par un coq doré.
Les fenêtres des bas-côtés et celles de la grande nef sont plutôt petites. Au chevet, les baies sont de dimensions plus larges et plus élancées.
La tour présente, dans son rez-de-chaussée, une porte donnant accès à une tourelle qui conduit au jubé et aux combles de l’église.
Par deux arcades supportant le jubé, on arrive dans le vaisseau, qui comporte quatre travées et deux bas-côtés.. Les colonnes sont établies à tambours, en pierres de taille, leur base est fortement moulurée et leurs chapiteaux garnis de crochets d’angles et de faces.
Les arcs sont en pierre. Les parements ont reçu une décoration de personnages placés dans des médaillons. La voûte est en bardeaux de bois, avec charpente apparente.
Le choeur, au chevet rectangulaire percé de deux fenêtres, reçoit encore de la lumière par deux fenêtres latérales, ouvertes au dessus des sacristies. Il est consolidé par des contreforts formant trumeaux.
Le presbytère a été construit avec des matériaux identiques. Il présente des fenêtres à meneaux enchâssant des carreaux à croisillons, des corniches soutenues par des corbeaux, des lucarnes en pierre et une belle souche de cheminée. On y accède par un porche conduisant à un couloir puis à un vestibule desservi par un escalier qui mène à la bibliothèque et à un salon ; au fond de ce vestibule, se trouve un petit passage terminé par deux portes qui s’ouvrent l’une sur l’extérieur, et l’autre dans la cuisine. Dans ce petit couloir, les utilités.
À route, l’église et le presbytère ont reçu une clôture de grilles en fer forgé, établies entre des pilastres de terre, qui sont reliées par des soubassements.
Grave, l’église veille, du haut de sa tour, sur la vie des âmes qui peuplent le hameau, et semble regretter que le courant des idées ne lui permette pas d’enserrer, dans ses bras maternels, les corps de ses fidèles défunts.
Le presbytère dégage, surtout le soir, quand l’ampoule est allumée, une poésie très douce, tissée de paix et de recueillement, qui n’avait pas échappé à l’oeil sagace du bon écrivain belge Hubert Stiernet, lors du séjour estival qu’il fit à Theux, en l’année 1920.
Source : A Gonay