La Fenêtre de Theux, texte de l’ouvrage de Jacquy Bodart vu par un géologue

_ « Une fenêtre est liée au phénomène de charriage. Un charriage est le transport tectonique à composante horizontale dominante d’une masse rocheuse, appelée nappe ou allochtone, sur une autre masse rocheuse appelée autochtone. Lorsque l’érosion, découpant une ouverture dans la nappe charriée, met en affleurement une partie de l’autochtone, cette partie est dénomée fenêtre ».

Voici une définition géologique du terme fenêtre…

Qui comprendra? Qui aurait envie de comprendre?

Heureusement, Jacquy Bodart nous apporte un ouvrage qui présente succintement et de manière très abordable un phénomène dont la nature et l’origine sont rendues incompréhensibles par le language hermétique des scientifiques, qui d’ailleurs tendent à oublier le côté esthétique et la majesté. La fenêtre est présentée sous son plus bel aspect au grand public, loin des rébarbatifs termes utilisés au début de cet article, incitant le lecteur à apprécier la nature, à la parcourir et par conséquent à la protéger.

Ce livre, à la conception très originale due aux éditions pollinoises Noir-Foncé, aborde agréablement son sujet tant par le texte que par l’image.

Le texte est basé sur les conférences de M.P. Pahaut, docteur en sciences agronomiques et traite de la fenêtre de Theux d’un point de vue pédologique et géographique. C’est à dire qu’il décrit les éléments visibles dans le paysage (végétation, sol et topographie) qui caractérisent une partie de la fenêtre. Ils sont essentiellement basés sur l’observation. Comme le signale l’auteur, ce livre prend ses distances vis-à-vis des divers et nombreux modèles géologiques résultant principalement de spéculations et qui conduiraient le lecteur loin de l’aspect esthétique du sujet. Le contexte géologique a été et sera d’ailleurs encore l’objet des promenades didactiques de l’ATE.

Cet ouvrage constitue par conséquent une étape indispensable dans la vulgarisation du phénomène dont tout le monde parle mais dont personne parmi le grand public, ne connait la nature. Félicitation à l’artiste J Bodart qui s’est doublé d’un excellent vulgarisateur.

André Deblond, Docteur en Sciences géologiques et minéralogiques
pdf 570, novembre 1993

Retour en haut