Le pavé du diable

Il y a bien longtemps, deux bûcherons de Becco Egbière et Jehan empruntaient régulièrement avec leur char à bœufs, une voie forestière dite « lu grignète » qui descendait vers le fond de la vallée de l’Ourlaine. Ce chemin était en forte pente et en très mauvais état.

Un soir, nos deux bûcherons en revenant du travail embourbent une fois de plus leur char dans la montée. Tandis qu’ils s’affairaient à remettre le véhicule en marge avec force cris et jurons, survient un inconnu qui les regardant amusé leur propose de paver le chemin à une seule condition, c’est qu’ils signent un papier sur lequel il avait écrit: « le premier de vous qui mettra le pied sur le pavé attendra et suivra mes ordres ». Croyant à une plaisanterie, ils blaguent et signent le papier.

Le lendemain, ne pensant plus à cette histoire, ils prennent le chemin du travail et ahuris s’aperçoivent que la route est en effet pavée. Effrayés, ils font demi-tour et s’en vont trouver le curé et lui expliquent ce qui leur arrive. Le curé comprend de suite qu’ils ont eu affaire au diable et que le salut de l’âme de l’un est en jeu. Il leur conseille d’emprunter le nouveau chemin sans descendre de leur char et ainsi la promesse ne se réalisera pas. Ce qu’ils font et le diable en fut pour ses frais. Furieux, après avoir attendu quelque temps une distraction d’un des deux bûcherons, il démolit son chemin, tout en laissant quelques mètres pavés. On ne sait jamais!!

Mais le chemin fut abandonné et prit depuis le nom de « Thier d’leyi » (la cote délaissée). Ce chemin prenait son départ à l’endroit où s’élève actuellement une petite chapelle dédiée à la Vierge aux pauvres.

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